J'attendais dans le
couloir que la porte me permettant de pénétrer dans la salle de cours s'ouvre. J'étais
seul et me demandais si un quelconque cours avait lieu aujourd'hui.
Les examens de fin d'année n'étaient plus qu'un lointain souvenir
dont l'issue, pour moi, correspondait à l'obtention du bac. Cela
n'avait pas été une mince affaire que d'obtenir ce précieux sésame
mais à force de travail, j'y étais parvenu.
J'ignorais avec exactitude pourquoi je me
trouvais là, Je savais juste qu'une irrépressible force m'avait
tiré du lit, combien même une grasse matinée s'offrait à moi.
Impossible de trouver une explication rationnelle quant à ma
présence devant cette salle que j'avais tant fréquenté ces
derniers temps.
J'avais pris le bus
numéro 28 et j'étais désormais assis par terre, face à la porte
36.2 correspondant à la salle de sciences physiques. Adossé au mur
donnant sur le patio « Eiffel ». J'avais mon sac de cours posé à côté de moi. Il ne contenait que quelques feuilles petits
carreaux format 21x 29,7 cm, un stylo à encre noir, une pomme rouge,
peut-être une Pink Lady, et mon MP3 qui distillait en continu depuis
deux heures la musique des Dead Weather.
Le bahut semblait vide.
Je n'avais vu personne à travers les enfilades de couloirs, ni
profs, ni élèves, pas plus en tournant la tête vers la gauche
qu'en la tournant vers la droite. Je ne voyais pas non plus de
personnel administratif ou de préposés à l'entretien des lieux.
C'était le désert, il n'y avait que moi et ma musique. Celle-ci, se
déversant dans mes oreilles, était la seule source d'une vie
extérieure à la mienne.
Dans ce silence de mort,
l'électricité des guitares me rendait de plus en plus nerveux,
comme si je me trouvais enfermé dans une espèce de quatrième
dimension claustrophobe. Ne voir personne à l'autre bout de la
perspective en semi-pénombre avait la fâcheuse tendance à me
rendre anxieux à l'extrême.
Je n'aimais pas cette
sensation , celle de me croire le dernier être vivant au monde. Cela
m'arrivait par moment de la ressentir, souvent le dimanche, pour être
honnête, quand les faubourgs de ma citée dortoir étaient délaissés
par les passants. A ces moment-là, je n'avais qu'une envie, hurler
au monde de se lever, d'envahir les rues pour me prouver que je
n'étais pas seul sur cette planète. Bien évidemment, je ne faisait
jamais rien de tel, me contentant de retenir ma respiration jusqu'à
ce qu'une voiture, un scooter, un chien traverse mon champ de vision...
Cela finissait toujours par arriver mais dans ces couloirs, les courants d'air, les fourmis et les moutons de poussière étaient eux-même aux abonnés absents.
Cela finissait toujours par arriver mais dans ces couloirs, les courants d'air, les fourmis et les moutons de poussière étaient eux-même aux abonnés absents.
(à suivre)
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