Noir, très noir.
Et
nerveux.
Comme une détonation d'arme à feu, comme une bastos reçu
en pleine gueule.
L'espoir ? Il n'existe pas.
Le destin ?
Une pente savonneuse nous faisant glisser sans cesse vers les
marécages de la condition humaine.
L'amour ? Inexistant, ou
s'il existe, il demeure invisible, ou est affaire de loyauté.
Phrases courtes, phrases
chocs. Il ne transparaît qu'une sensation de malaise,
d’inéluctabilité conduisant les protagonistes à rejouer les
mêmes actes d'une même vie, pourrie jusqu'à la moelle.
Deux
couples de frères, Arlo et Sepp d'un côté, Danny d'un autre qui
recherche son frère disparu. Comme dans tout bon polar, ces trois-là
vont se retrouver et ça finira mal. Aucune échappatoire, nul
n'échappe à son destin, combien même il propose d'autres voies.
S'extirper de sa vie, la
changer, vouloir avancer les pieds pris dans le béton, dans la
poisse, dans la fange.
Et puis les accidents.
Omniprésents, ils
conduisent les hommes à tenter le diable, à retomber dans leurs
travers, tentants car familiers, mais destructeurs. Ils en ont
conscience les frangins mais ils y courent comme des demeurés,
incapable de dire stop, de se reprendre, d'espérer une autre issue.
Noir donc.
Magnifique
noir.
Une plume experte, maladivement addictive, poisseuse, géniale.
J. David Osborne ne laisse aucune chance à ses lecteurs. De la
première à la dernière ligne, nous suffoquons, menaçons de nous
étouffer avec nos propres errances.
Le rythme est hypnotique, comme
un bad trip, et pourtant nous sommes incapables de détacher notre
regard de ses lignes qui s'étalent devant notre nez.
Allons-nous
succomber à nouveau à ce plaisir immédiat quitte à nous retrouver
le cul par terre, malades à en crever de voir que tout est joué
d'avance ?
Oui, et plutôt deux fois qu'une.
Que La Mort Vienne
Sur Moi (aux éditions Rivages/thriller) nous laisse un arrière goût
amer en gorge, une boule au creux de l'estomac, une gueule de bois
sans avoir rien bu.
Implacable.
Superbe.
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