mardi 5 janvier 2016

Enfantillages

Dans le jardin, Jeanine enlevait quelques mauvaises herbes au pied du grand bouleau. Elle portait sa robe à carreaux, la jolie, celle qui est rouge et grise. Sur la tête, elle avait un fichu, assorti. Elle était très coquette ainsi vêtue.
Elle s'occupait en attendant d'apercevoir, de l'autre côté de la palissade, son voisin, Charles. Elle savait qu'elle le verrait ce jour-là, c'était comme un rituel entre eux. Cependant, il avait été perturbé la semaine passée et elle n'avait pu le voir. Elle s'en sentait désappointée, triste. Elle espérait de tout cœur qu'il n'en serait pas de même en ce jour. Elle avait croisé les doigts toute la matinée pour qu'ils puissent se voir enfin. Quinze jours sans le voir, c'était trop pour elle.
Charles était dans sa cuisine. Il venait tout juste de finir de manger et n'avait qu'une hâte, retrouver Jeanine. Il s'était fait élégant, comme à l'accoutumée. Il l'était d'autant plus que, ne voulant décevoir son amie, il s'était parfumé au creux du cou. Le même parfum que mettait son père. Il espérait qu'il plairait à Jeanine. Il aimait savoir qu'il allait la revoir. Quinze jour sans entendre sa jolie voix était pour lui un éternité ! C'était par un de ces hasard de la vie qu'il n'avait pu la retrouver la semaine passée. Il souhaitait se faire pardonner ce jour-là.
Dans le jardin, Jeanine s'émerveillait d'un rouge-gorge posé sur le cerisier. L'oiseau, serein, faisait sa toilette en battant des ailes. Sa gorge était d'un tel rouge que Jeanine se demandait s'il n'était pas malade. Quand l'oiseau remarqua sa présence, il se mit à piailler et s'envola. Jeanine en fut un peu peinée mais elle oublia bien vite le rouge-gorge en apercevant, de l'autre côté de la barrière, Charles qui l'observait, un grand sourire étalé sur toute la largeur de sa figure.

  • Bonjour Charles, je suis contente de te voir !
  • Moi aussi Jeanine. Je suis désolé de ne pas t'avoir vu mercredi dernier. Maman était malade et papa m'a conduit chez ma tata pour l'après-midi pour qu'elle puisse se reposer.
  • Oh, c'est pour ça alors ? Je croyais que tu ne voulais plus être mon amoureux...
  • Oh non ! Je veux toujours être ton amoureux moi, pour toujours !
  • Chouette ! Tu viens jouer avec moi ?
  • Oui d'accord.

Les parents de Jeanine et Charles observaient leur enfant avec un regard plein de bienveillance. C'est si mignon à cet âge-là, pensaient-ils. 




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