dimanche 1 novembre 2015

La raison de ma présence 3


Nous arrivâmes rapidement devant une porte que je n'avais jamais franchi, bien qu'elle fusse située dans un couloir que j'empruntais régulièrement. Mon prof m'invita à le suivre. A l'intérieur. Il n'y avait pas grand chose; petite et mal éclairée, il y trônait, bancal, un bureau en assez mauvais état. Dessus, quelques feuilles étaient posées dans un désordre apparent. 
Le prof s'assit sur un vulgaire siège d'écolier puis me demanda de m'approcher. Ce faisant, je découvris que les feuilles étaient en fait des copies de devoirs, les miens plus précisément! 

" Tu te demandes sans doute à quoi tout cela rime? Je vais t'expliquer. Je sais que tu me prendras pour un illuminé mais le fait que tu sois là me prouve déjà que je ne le suis pas. Assis toi s'il te plait."

Je m’exécutais, en silence. Je regardais M Legrand dans les yeux. Son regard bleu acier me pénétrait et je n'arrivais pas à me défaire de lui.

"Tu as pu constater qu'il s'agit de tes copies. La plus récente date de ton passage au bac. J'ai réussi à me la procurer afin de pouvoir tout recouper, pour tenter d'annihiler toute mauvais interprétation."

Je gardais le silence. il poursuivit.

"Je me livre depuis plusieurs années à une sorte de divination. Celle-ci repose, tu t'en doutes déjà, sur les chiffres et les opérations. Pour être honnête, je ne mélange jamais mon hobby avec mon travail, c'est donc, entre guillemets, le hasard qui nous a réunis aujourd'hui."

Ne sachant où il voulait en venir avec cette histoire de divination, je me contentais de hocher la tête. Ma curiosité était piquée au vif et je restais sagement assis à l'écouter.

"Il se trouve, continua mon prof, que j'ai remarqué certaines séquences, que je qualifierais d’intéressantes, dans tes devoirs. Bien sûr, elles n'auraient jamais dû s'y trouver mais le fait est qu'elles s'y trouvaient. J'ai d'abord pensé à une erreur, cela arrive fréquemment. Mais dans ton cas, ce n'en était pas une car dès le devoir suivant, j'ai remarqué d'autres énumérations qui apportaient des éclaircissements à la première série. Cela à perduré dans tous tes devoirs, toute l'année. Dans les premières séries de chiffres, il était noté que l'on se retrouverait ici-même à discuter. Elles ne mentaient pas."

Il marqua un silence puis reprit :

"J'ai dès lors commencer à décrypter chaque séquence avec méthodologie. Je te passe les détails qui seraient d'un ennui peu commun pour en venir aux faits. Il me manquait une seule copie, celle qui liait le tout. Cette copie, c'était celle du bac. Elle n'a pas été simple à récupérer mais elle m'était indispensable pour être sûr et certain de ce que j'avais à t'annoncer. Je n'avais pas le droit à l'erreur tu saisis?"

Je hochais une nouvelle fois la tête pour lui signifier que je comprenais tout, bien que je ne susse toujours pas le but de cette discussion.

"Aujourd'hui, j'ai enfin en ma possession tous les éléments. Les séquences m'ont révélé quelque chose d'important, de vraiment important. J'ai peur de te dévoilé cette prédiction car ce que j'ai à t'apprendre est dur à entendre. Elle risque de profondément te blesser mais la connaissant, je ne peux la garder pour moi, elle ne m'appartient plus. Je ne suis qu'un messager. Je t'en prie, ne m'en veux pas."

Il se tut. Je le regardais dans les yeux. Je sentais qu'il attendait de moi une réponse, un feu vert pour me révéler le fruit de ses calculs. J'ignorais s'il se foutait de moi, s'il me prenait pour un pigeon ou bien s'il était sérieux. J'avais le choix désormais : sortir de cette salle sur le champ ou attendre sa fameuse "révélation"...

(à suivre)

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