mardi 19 janvier 2016

Défi écriture

Moon toujours aussi joueur me donne un défi d'écrire un texte de 2000 caractères sur mon amour du dessin. Alors moi aussi joueuse que lui je lui réponds : 

Voici mon texte :


Je ne peux pas parler d'amour pour le dessin. Le terme me semble vraiment trop fort. Je dirai que je suis sensible au dessin, sensible au fait que dans le prolongement de ma main il existe une trace possible. Cette trace pouvant être faite avec ma main avec ou sans outils.
Ce que j'aime c'est le temps qui s'installe, avant et pendant. Un temps suspendu dans la contemplation puis un temps d'action. Tout est possible à ce moment là, le bon comme les mauvais traits mais qu'importe seule cette trace qui restera est importante. Elle sera le souvenir, la mémoire d'un instant vécu.

De mes souvenirs les plus lointains, j'ai toujours eu un carnet ou je pouvais coller, conserver, écrire, gribouiller des choses. J'ai eu ma période récolte de mots, ma période ornement de cahier de texte, ma période expérimentale de trace végétale, ma période couleur... M'exprimer autrement que par des mots voilà ce que j’essayais de coucher sur le papier. Expulser mes pensées pour qu'elles ne pourrissent pas, qu'elles ne m'empoisonnent pas. A vrai dire peu de choses étaient faites dans l'envie de partager une joie, ces cahiers étaient plutôt des défouloirs sur un malaise venant d'un mal être. Avec toujours un délivrance jubilatoire une fois la trace déposée.

Aujourd'hui je me suis affranchie de l'envie de m'exprimer sous une forme de « vomi ». J'apprécie juste l'instant et cela me permet de déconnecter mon cerveau gauche qui peut être parfois envahissant. J'aime dessiner car j'aime le chemin qui se fait entre l'observation et la main, le trait en lui même qui peut être doux ou nerveux, j'aime de plus en plus décrypter les couleurs. Depuis que j'ai découvert l'aquarelle, la couleur devient la cerise sur le gâteau, plutôt la magique. Je reste captivée par la trace graphique noire et blanche mais il faut avouer que l'aquarelle ajoute une dimension supplémentaire au dessin. L'aquarelle à un coté instantané, je trouve ce médium très instinctif et fragile, il faut pouvoir mouiller suffisamment et/ou correctement son papier et surtout s’arrêter à temps sinon ça donne quelque chose de très lourd...

Bref je commence juste à essayer d’apprivoiser l'aquarelle alors je ne peux pas trop en parler.
Quant au dessin, je commence aussi juste à assumer l'après de la trace. Accepter que c'est moi qui l'ait fait, accepter les imperfections de celle-ci mais aussi et surtout le plaisir que cela me procure.



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